L’expérience a été vécue, voilà plus de quinze ans par mon confrère, alors Maire de la HAYE DU PUITS, le Dr CHENOT. La société vendeuse du service liaison froide de la Maison de Retraite devait générer une économie de 30 % avec les trois cuisiniers licenciés. Deux ans plus tard, cette solution revenait à plus cher, pour l’emploi 3 chômeurs de plus et des « repas détestables ».
A COUTANCES, les hospitalisés sont majoritairement des seniors, parfois d’un âge très avancé, leur appétit est souvent délicat, parfois ils n’éprouvent plus la sensation de faim et de soif (un tiers des Alzheimer décéderait d’inanition).
La liaison froide (selon mon expérience personnelle, celle de très proches et 41 ans d’expérience hospitalière auprès des patients, dont 14 ans avec les seniors) a toujours été désastreuse pour les patients, particulièrement pour ces anciens qui attendaient l’odeur, la saveur, la présentation des plats « comme à la maison », ce que fait toujours avec….. la cuisine de l’Hôpital de COUTANCES.
Quant au chiffrage des coûts, on peut le discuter , mais l’aggravation de l’inappétence de nos seniors à ces plats formatés, fades, neutres, aggravera sûrement leur dénutrition et se soldera par des dépenses accrues en compléments alimentaires pharmaceutiques buvables ou/et en perfusion, infiniment plus coûteuses pour le budget de l’hôpital.
Soulevons aussi le problème du coût des transports, de l’empreinte carbone….. et celui des employés. Enfin, et c’est admis pour tous les économistes, plus une structure est grosse plus elle est difficile à gérer, coûteuse avec sa cascade de décideurs isolés dans leur bureau qui ne sont pas au contact des hospitalisés !
Les normes d‘hygiène, ou soit disant telles, ne sont que des façades servant à justifier ces restructurations.
Docteur C. MUSZYNSKI
Coutances, le 10 août 2014
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